Santé mentale : trop de jeunes hésitent à demander de l’aide

Un jeune sur 3 a éprouvé des difficultés pendant la crise à faire appel à un professionnel dans une situation de mal-être psychique ou psychologique. C’est ce qui ressort notamment d’une enquête des Mutualités Libres dévoilée aujourd’hui à l’occasion d’un symposium (en ligne) portant sur la santé mentale des jeunes.
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Un jeune sur 3 a éprouvé des difficultés pendant la crise à faire appel à un professionnel dans une situation de mal-être psychique ou psychologique. C’est ce qui ressort notamment d’une enquête des Mutualités Libres dévoilée aujourd’hui à l’occasion d’un symposium (en ligne) portant sur la santé mentale des jeunes.

Les Mutualités Libres ont mené début septembre une enquête portant sur le bien-être mental des jeunes auprès d’un échantillon de 1000 Belges francophones et néerlandophones âgés de 16 à 25 ans. Parmi eux, 35% de ceux qui ont été confrontés à un problème psychique ou psychologique ont fait part des difficultés qu’ils ont vécues pour franchir le pas et oser demander de l’aide. Cette réticence serait-elle liée à une crainte de stigmatisation ? Quoi qu’il en soit, la démarche, elle-même, semble davantage constituer un frein pour l’accès au soins, que la question de savoir où les trouver.

 

Impact global de la crise sur les jeunes

C'est surtout la vie sociale des jeunes qui a le plus pâti lors de la crise. 82 % des jeunes, soit 8 sur 10, confirment que la crise du coronavirus a rendu leur vie sociale plus difficile, voire très difficile (pour près d’1 sur 2). Mais la crise a eu aussi un impact considérable sur leur santé, davantage la santé mentale que physique :

  • 58 %, soit plus d'1 jeune sur 2, ont rencontré des difficultés d'ordre mental ou psychologique. Près d'1 sur 4 a connu des moments très difficiles. 45% de jeunes indiquent ainsi avoir vécu des sentiments de panique, des crises d'angoisse, un sentiment de solitude ou encore une perte d'appétit ou un manque excessif de sommeil…
  • 4 jeunes sur 10 précisent, eux, avoir souffert de problèmes physiques (42 %) tels que des maux de tête, de dos, de ventre ou des palpitations cardiaques,
  • Dans un autre registre 4 jeunes sur 10 indiquent que la crise les a aussi frappés sur le plan financier.

Il faut noter que les filles ont davantage souffert de la crise que les garçons : elles avaient davantage peur, se sentaient plus seules, plus stressées et plus inquiètes pour leur avenir.


Attentes par rapport aux autorités

Les répondants ont aussi été sondés sur ce qu’ils attendent de la part des autorités en ce qui concerne la santé mentale. Les 3 réponses qui reviennent le plus sont :

  • L’attention à apporter aux jeunes en situation de vulnérabilité
  • La protection des jeunes contre les préjugés sur la santé mentale
  • Une aide plus facilement accessible pour les jeunes souffrant de problèmes mentaux

Pour les Mutualités Libres, la santé mentale constitue une priorité absolue. Elles formulent les recommandations suivantes :

  • Mettre la santé mentale sur la même liste des « top » priorités que la santé physique.
  • Investir dans la prévention dès le plus jeune âge dans l'ensemble du système d’enseignement, en commençant par apprendre à reconnaître les problèmes de santé mentale au même titre que les problèmes de santé physique. Plus d’infos
  • Soutenir la prévention par une littératie en santé mentale afin que la stigmatisation sous toutes ses formes soit démystifiée.
  • Impliquer la société, des éducateurs aux professeurs, des prestataires de soins de première ligne aux soins spécialisés, dans le développement d'un processus continu concluant et surtout infaillible ; de détection et de prise en charge des soins nécessaires.
  • Investir dans la formation des prestataires de soins et leur fournir des leviers par le biais de lignes directrices et de recommandations qui les aident à choisir des traitements conformes aux meilleures pratiques. Plus d’infos
  • Organiser les soins de manière accessible, à proximité de la personne qui demande des soins et faire en sorte que l'on sache clairement où elle se trouve et comment elle demande des soins ! Plus d’infos
  • Se concentrer sur les groupes cibles vulnérables et adapter la politique et le traitement à leurs besoins spécifiques. Plus d’infos
  • Fournir des moyens suffisants et adéquats ; assez de lits d'hôpitaux, d'unités de crise, de prestataires de soins formés... et un remboursement suffisant des soins ! Des budgets supplémentaires sont nécessaires, et ce à tous les niveaux politiques. Plus d’infos
  • Une meilleure collaboration entre les autorités fédérales et régionales est nécessaire pour déployer des moyens budgétaires qui se complètent et ne provoquent pas de rupture dans l'offre de soins. Plus d’infos
  • Investir dans la digitalisation des processus de soins afin de soutenir une politique allégée et une simplification administrative et opérationnelle. Plus d’infos

Actions de nos mutualités

Nos mutualités organisent une série d’actions afin de favoriser le bien-être mental des membres. Ainsi, Partenamut organise une ligne d’écoute ouverte à tous les étudiants de moins de 25 ans, membres ou non : 0800-88 080. La mutualité assure aussi des remboursements complémentaires de soins psychologiques.
Partenamut a également signé une convention avec le service de santé mentale de l’ULB  afin permettre l'accès à plus de jeunes à des séances chez le psychologue.

Symposium des Mutualités Libres - jeudi 2 décembre

Quel impact la crise sanitaire-a-t-elle sur la santé mentale des jeunes ? Comment peuvent-ils  trouver les soins appropriés ? C’est à ces 2 questions que tenteront de répondre les différents intervenants du symposium « J'avais 20 ans en 2020 »

Parmi les orateurs : les Professeurs Dr. Véronique Delvenne, psychiatre de l'enfant et de l'adolescent ULB et Dr Ronny Bruffaerts, psychologue, KULeuven. Outre des représentants du secteur associatif et de la jeunesse, le directeur de l’OMS Europe Hans Klüge et le ministre de la santé Franck Vandenbroucke  interviendront sous forme de capsules vidéo.