Incapacité de travail

Retour au travail après une période d'incapacité : questions et réponses lors d'une édition réussie du salon Rebondir

Du 17 au 21 octobre, l'asbl Job & Sense a organisé le salon Rebondir, avec le soutien des Mutualités Libres. L'événement s'adressait aux malades de longue durée et avait pour ambition d'apporter des réponses à de nombreuses questions concernant le retour au travail. Le fait que ce thème touche de nombreuses personnes a également été confirmé par l'affluence à l'événement : 1.300 personnes y ont participé ! Voilà ce que l’on pouvait retenir au terme de ce salon.
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Malades de longue durée : impact sur le bien-être et besoin d'échange

L'impact sur le bien-être des personnes en incapacité de travail était l'un des points du programme du salon Rebondir. Selon Statbel, les malades de longue durée sont structurellement moins satisfaits de leurs conditions de vie générales, financières et relationnelles par rapport aux autres groupes sociaux (travailleurs, pensionnés, demandeurs d'emploi, étudiants, femmes/hommes au foyer). L'incapacité de travail est donc non seulement une période difficile du point de vue de la santé, mais aussi une période de souffrance existentielle, financière et relationnelle.

De plus, les personnes qui souhaitent revenir sur le marché du travail après une longue période de maladie se posent souvent de nombreuses questions. Cela s'est également reflété dans le nombre d'interactions lors du salon. Philippe Marneth, médecin directeur l’explique : “C’est très important de pouvoir répondre aux questions, parce que cela peut faire peur. Peur pour l’affilié de perdre des droits. Or, il faut le rappeler, ce n’est pas du tout le cas. Les personnes en incapacité de travail pensent souvent, à tort, que la mutualité ne joue qu'un rôle de contrôle. Rien n’est moins vrai. Nos médecins, nos équipes multidisciplinaires et nos coordinateurs Retour au Travail tentent de les accompagner au mieux pendant leur période de maladie et lors de leur retour au travail.”

En plus de conseils fiables et d’un bon accompagnement, l'échange d'expériences s'est également avéré une plus-value importante pour les participants à l'événement. Victoria De Bauw de l’organisation Job & Sense l’atteste : “De nombreuses personnes vivent la même chose, vivent les mêmes émotions parfois assez difficiles et se posent les mêmes questions. Mon message à toutes ces personnes est : ne restez pas seuls. De nombreuses initiatives sont là pour vous épauler, vous soutenir et vous aider à rebondir.” Le fait de pouvoir s'exprimer et de partager des expériences s'avère être un coup de pouce vers une confiance en soi retrouvée pour de nombreux malades de longue durée. Une pièce manquante du puzzle dans la gestion actuelle de l’incapacité de travail ? 

Le système d'incapacité de travail est sous pression 

Chaque année, plus de 450.000 personnes sont en incapacité de travail et près d'un demi-million de personnes sont en incapacité de longue durée (plus de 12 mois). La Belgique débourse chaque année plus de 10 milliards d'euros en incapacité de travail. Selon l'OCDE, en pourcentage du PIB, la Belgique se situe juste derrière les pays scandinaves. Malgré les réformes récentes, le Bureau du Plan prévoit que la part du PIB consacrée à l'incapacité de travail continuera d'augmenter dans les années à venir.

L'explosion du nombre de malades de longue durée incite à des mesures à court terme. Mais celles-ci ne pourront porter leurs fruits que si elles s'inscrivent dans une vision à plus long terme, et si elles sont suffisamment bien pensées par rapport aux autres branches de la sécurité sociale et aux autres domaines politiques concernés, pour garantir un rendement durable. Une réforme en profondeur concerne aussi bien l'assuré que le médecin traitant, l'employeur, les services régionaux de l'emploi et les organismes assureurs.