Incapacité de travail

Quel impact du Covid-19 sur l'incapacité de travail ?

Dès le début de la crise sanitaire liée au coronavirus, les experts du service Etudes des Mutualités Libres ont suivi les données d’incapacité de travail. Objectif : avoir une idée de l’impact du Covid-19 sur les indemnités d’incapacité de travail et identifier les grandes tendances auxquelles s'attendre pour les mois qui viennent. 

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covid-19 incapacité

Le graphique ci-dessous montre le nombre de personnes par jour en incapacité de travail pour maladie parmi les affiliés des Mutualités Libres par rapport aux années précédentes. Il donne une bonne indication de l’impact du Covid-19 sur la population active.

impact covid-19

Le graphique ci-dessous montre le nombre de personnes par jour en incapacité de travail pour maladie parmi les affiliés des Mutualités Libres par rapport aux années précédentes. Il donne une bonne indication de l’impact du Covid-19 sur la population active.

Le nombre de personnes en incapacité de travail augmente brusquement et de manière significative à partir du 10 mars 2020 pour atteindre un pic le 20 mars 2020 et un plateau jusqu’à la fin du mois de mars 2020.

Ce plateau est ensuite suivi d’une baisse de l’incapacité de travail. La situation pré-Covid-19 semble se rétablir à partir de mi-avril 2020.

Comparé aux années précédentes, l’écart observé avant la crise sanitaire (donc avant le mois de mars) a disparu à partir du mois de mai. Autrement dit, nous nous retrouvons avec moins de personnes en incapacité de travail qu’attendu à partir du mois de mai. On se retrouve à nouveau au niveau de l’année 2019 à partir de mai.

Pendant la crise sanitaire Covid-19, l’augmentation de l’incapacité de travail a été au maximum de 10 %.

Evolution des diagnostics médicaux d’incapacité de travail

Le nombre de certificats médicaux de reconnaissance d’incapacité de travail pour motif "coronavirus" enregistre une très forte hausse au mois d’avril 2020 (2.158 certificats médicaux), comparé à celui du mois de mars 2020 (723 certificats médicaux).

Ce diagnostic apparait pour la première fois dans le top 10 des diagnostics au mois de mars et représente le motif le plus fréquent au mois d’avril. A partir du mois de mai, le motif "coronavirus" ne représente plus le motif le plus fréquent (il y a un certain retour à la situation pré-Covid-19).

En comparant la période pré-COVID19 (janvier et février) avec celle de déconfinement (mai et juin), nous constatons que le classement des diagnostics médicaux (et même leur nombre) est très similaire.

Conséquences à long terme du Covid-19 sur l'incapacité de travail

Dans les mois qui viennent, on risque de voir apparaître les effets collatéraux de la crise du Covid-19 sur l’incapacité de travail : report de soins, incertitude économique, traumatisme psychique, maladies mentales, burnout,… Il est donc essentiel de poursuivre et de renforcer les mesures de soutien psycho-social et économique dans le cadre du coronavirus.

Il est encore tôt pour dire que la crise sanitaire Covid-19 a conduit à une hausse des maladies psychiques (dépression, burnout, surmenage/épuisement, anxio-dépression, décompensation psychique). Néanmoins, quelques chiffres, compilés par l’institut flamand Gezond Leven, tendent à révéler des risques de dégradation de l’état de santé des citoyens, pouvant entraîner une hausse de l’incapacité de travail s'ils ne sont pas pris en charge correctement et rapidement. Ainsi, les résultats préliminaires de la première enquête de santé Covid-19, menée par Sciensano, démontrent que les troubles anxieux (20 %) et dépressifs (16 %) ont fortement augmenté pendant la crise par rapport aux valeurs de 2018 (11 %-10 %), et que ces troubles dépressifs concernent particulièrement les personnes au chômage ou en invalidité.

Par ailleurs, dans la dernière enquête nationale sur le bonheur menée par l’UGent, le nombre de Belges qui se sentent parfois, souvent ou toujours anxieux, est passé de 40 % avant la crise du coronavirus à 46 % pendant la crise . Enfin, d’après le Commissariat aux Droits de l’Enfant de la Communauté Flamande, plus d’1/3 des enfants et des jeunes (jusqu'à 17 ans) ont peur de tomber eux-mêmes malades .

Conclusions

  • Hausse de l’incapacité de travail à partir du 10 mars 2020 pour atteindre un pic le 20 mars, puis à partir de mi-avril, retour à une situation comparable aux années précédentes.
  • L'augmentation de l’incapacité de travail a été au maximum de 10 % pendant la crise sanitaire Covid-19.
  • Pic de diagnostics pour "coronavirus" en avril, mais retour à la normale depuis mai.
  • Il faut rester attentif aux effets secondaires du coronavirus dans le futur : report des soins, burn-out,...
  • Les Mutualités Libres souhaitent se pencher dans les mois qui viennent sur les risques de santé mentale engendrés par la crise du coronavirus.