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La migraine : bien plus qu’un mal de tête

Le 12 septembre, la Journée européenne d’action contre la migraine met en lumière un enjeu majeur de santé publique. Avec 41 millions d’adultes concernés dans l’UE et plus d’un milliard de personnes dans le monde, la migraine figure en deuxième place des maladies les plus incapacitantes au monde, et en première place chez les jeunes femmes. Pourtant, elle reste souvent banalisée comme “un simple mal de tête”, ce qui retarde le diagnostic et la prise en charge. 

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Jeune femme assise, les yeux fermés, visiblement en train de souffrir d'une migraine ou de maux de tête, les mains sur les tempes.

Un diagnostic encore trop tardif

En Belgique, la migraine est fréquemment diagnostiquée après plusieurs années  : 

  • Les médecins généralistes, qui sont souvent les premiers consultés, pourraient être mieux outillés grâce à des formations spécifiques.
  • Les prestataires de soins  et des initiatives comme les enquêtes de santé dans les écoles peuvent contribuer à un repérage plus rapide.
  • Les entreprises jouent aussi un rôle clé : un Flamand sur cinq souffrant de maux de tête affirme que cela influence sa vie, et pour les actifs, leur carrière professionnelle. 

Une meilleure connaissance de la migraine par les prestataires de soins est donc essentielle : elle améliore directement la qualité de vie des patients.

Des traitements qui évoluent

Le traitement de la migraine repose sur trois piliers : l’adaptation du mode de vie, la gestion des crises et la prévention. Les médicaments en vente libre sont souvent surconsommés, ce qui peut aggraver les symptômes. Depuis peu, une nouvelle classe de médicaments, les inhibiteurs du CGRP, peut être envisagée dans certains cas de migraine sévère, lorsque les traitements classiques ne suffisent pas. Ces traitements visent à réduire le nombre de jours de maux de tête, améliorer la qualité de vie et réduire la consommation de médicaments en cas de crise de migraine. 

Une maladie qui touche surtout les femmes

Environ 75 % des patients migraineux sont des femmes. Beaucoup sont limitées dans leurs capacités au niveau du  travail ou études à cause de leurs symptômes. La migraine s’accompagne aussi d’une charge psychologique importante : elle augmente le risque d’anxiété et de dépression.

Le rôle des employeurs

Les maux de tête au travail restent une réalité souvent invisible : les plaintes passent sous le radar ou sont tues par les patients eux-mêmes. Pourtant, un lieu de travail adapté profite à tous. Le guide pratique de l’AVIQ propose des pistes concrètes à destination des employeurs pour mieux soutenir les collaborateurs migraineux.

Un enjeu collectif

La migraine coûte à l’Union Européenne jusqu’à 111 milliards d’euros par an, principalement en raison de l’absentéisme. En Belgique, 17 % des Flamands déclarent avoir reçu un diagnostic formel pour leurs maux de tête, tandis que 64 % n’ont jamais consulté    . Cela montre à quel point la migraine reste une maladie trop souvent passée sous silence, alors même qu’elle pèse lourdement sur la vie quotidienne et professionnelle. Cette invisibilité contribue aussi à la stigmatisation des personnes migraineuses, qui hésitent à en parler et se retrouvent trop souvent sous-traitées.

Agir ensemble

À l’occasion de cette journée, les Mutualités Libres plaide pour :

  • un diagnostic plus rapide
  • une meilleure formation des prestataires de soins
  • la lutte contre la stigmatisation
  • un traitement optimalisé 

Reconnaître la migraine, c’est permettre à des milliers de Belges de retrouver une vie plus équilibrée et réduire l’impact social et économique de cette maladie.

Plus d’infos 

Towards a European Roadmap on Migraine (disponible uniquement en anglais)