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Coronavirus : travailler à la résilience de nos soins de santé

Coronavirus, Covid-19, capacité des hôpitaux, masques buccaux, personnel soignant, suivi des contacts, confinement... Quelques mots qui ont suscité une polémique quasi quotidienne ces derniers mois. La résilience de nos soins de santé, de notre assurance maladie et de notre sécurité sociale a été rudement mise à l’épreuve ces derniers mois. Si nous voulons maîtriser une prochaine pandémie, nous devons nous attaquer d'urgence à un certain nombre de difficultés.

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resilience

"Le système belge est performant en matière de soins intensifs dans les hôpitaux. Toutefois, la pandémie de Covid-19 a mis en évidence un certain nombre de lacunes affectant la résilience du système de santé." Les recommandations formulées par le Semestre européen en mai ne remettaient pas seulement en cause la résilience du système de soins de santé belge. Pour l'Europe, la fragmentation des autorités compétentes du système de soins de santé belge représente également un obstacle à une politique efficace en temps de crise. Selon Xavier Brenez, directeur général des Mutualités Libres, il est clair qu'une politique fragmentée "conduit à l'inefficacité" et que ceci "a coûté des vies humaines" pendant la crise du coronavirus.

Travaillons donc surtout à cette résilience et tirons des leçons de nos erreurs. La future politique devra faire les bons choix pour sortir plus forte de la crise (qui n'est pas encore terminée), en sachant que dans les mois et les années à venir, l'économie et les finances publiques vivront des temps difficiles. De nombreuses analyses circulent déjà, avec des recommandations sur les domaines à améliorer et la manière de le faire lors d'une prochaine crise sanitaire. Une meilleure coopération entre les hôpitaux et les soins de première ligne est cruciale à cet égard. Mais il y a également d'autres points d'attention.

Une prochaine pandémie : communication, outils numériques et continuité des soins


La manière dont les différentes autorités compétentes se concertent et la personne qui prend les décisions finales pendant la pandémie sont des points qui restent à clarifier. En outre, une bonne politique decommunication est indispensable, afin de sensibiliser et d'informer la population. Les organisations de la société civile, telles que les mutualités, sont incontournables dans ce processus. Seul un groupe d'experts diversifié, avec des profils différents, peut fournir des conseils équilibrés aux autorités. La continuité des soins est également cruciale pendant une pandémie, afin que les personnes puissent, à tout moment, contrôler leur propre santé et avoir accès à leurs traitements. Les outils numériques prouvent non seulement leur utilité en temps de pandémie, mais rendent également plus efficace la prestation de soins en dehors de cette période. Les vaccins ne sont utiles que si toute la population y prend part : la sensibilisation reste importante pour dissiper la désinformation du lobby des anti-vax.

​​​​​​​La politique de santé de l'avenir

La crise du coronavirus a clairement montré la valeur ajoutée de soins de santé forts et d'une assurance maladie solide. Leur renforcement est un bon investissement. Une vision claire de la direction à prendre en matière de santé publique est nécessaire et ces objectifs de santé doivent également être évidents pour la population. La prévention fait partie des domaines essentiels pour lesquels des objectifs de santé ambitieux peuvent être formulés. La réforme engagée du paysage hospitalier doit être poursuivie, avec une réduction du nombre de lits (mais avec une capacité suffisante pour être déployée en cas de pandémie). Et finalement : il faut rendre la profession d'infirmière plus attrayante, avec plus de responsabilités pour ces dernières. Tout ceci est possible en révisant l’AR 78.