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Enfants et adolescents passent davantage de temps devant les écrans

C'était déjà un sujet brûlant avant la crise du coronavirus. En période de confinement, le temps d'écran des enfants et des jeunes n'a fait qu'augmenter. Une stratégie de prévention efficace reste nécessaire.

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enfants écrans

Pour les enfants et les adolescents, l'impact de la crise actuelle est énorme. L'école a été remplacée par un enseignement préalable, les hobbys sont tombés à l'eau... Par ailleurs, de nombreux parents travaillent à la maison et n'ont pas toujours le temps d'animer les enfants. Une enquête réalisée récemment par Medianest (en néerlandais) montre que 83 % des enfants ne peuvent pas travailler de manière autonome pour l'école et ont besoin d'aide.

Augmentation du temps d'écran

Il ne fait aucun doute que le temps d'écran des enfants et des adolescents a augmenté au cours des derniers mois. Selon une enquête menée par Camille, la caisse d'allocations familiales de l'UCM, sur l'utilisation des écrans pendant le confinement chez les enfants de moins de 13 ans, 58 % des parents déclarent que le temps d'écran de leurs enfants a augmenté d'une heure par jour, et 11 % des personnes interrogées affirment même qu'il a augmenté de plus de 3 heures par jour.

Une tendance similaire est observée en Flandre, selon Medianest : 68 % des parents indiquent qu'ils utilisent les écrans plus souvent que d'habitude pour occuper leur enfant. De plus, parler du temps d'écran (dans de nombreux cas) mène aussi à des conflits. Depuis le début des mesures corona, 2 parents sur 3 traversent davantage de conflits en raison des écrans.

Dépendance au jeu

Il n'y a pas que les smartphones et les tablettes qui semblent être greffés aux mains des enfants et adolescents. Les heures passées sur les jeux vidéo ont également augmenté de façon spectaculaire. En 2019, les Mutualités Libres ont publié les résultats d'une enquête qui a montré que 29 % des garçons interrogés passaient plus de 15 heures sur leur console de jeu, et que 6 jeunes sur 10 indiquaient avoir déjà ressenti au moins un type de douleur physique en jouant.

En raison de l'arrêt des activités et contacts sociaux, les jeux vidéo ont davantage la cote. Et comme les parents sont généralement à la maison toute la journée, ce phénomène est également plus visible. Néanmoins, ce n'est pas nécessairement un problème. "Ce n'est pas le nombre d'heures de jeux vidéo qui pose problème, mais la place que cette activité prend dans votre vie", a récemment déclaré Katleen Peleman du Centre flamand d'expertise sur l'alcool et les autres drogues (VAD) à la suite d’un reportage de VRT NWS. Les parents ne doivent pas s'inquiéter tout de suite si leur ado joue beaucoup. Il est important de maintenir une certaine structure dans la vie quotidienne et de veiller à ce que les enfants et les jeunes sortent à l'extérieur.

Risques

Les smartphones, tablettes et consoles de jeux remplissent aujourd'hui une fonction sociale importante. Ils permettent aux enfants et adolescents de rester en contact avec leurs amis et leur famille. Il est toutefois important de rester attentif aux risques. Selon une enquête réalisée par les Mutualités Libres en 2018, la moitié des jeunes ont été confrontés au cyberharcèlement. 4 sur 10 ont déjà posté un message qu'ils ont regretté par la suite, 1 sur 5 a subi une pression sociale pour être présent sur les réseaux sociaux...

Littératie numérique

Le renforcement de la littératie numérique est plus qu'essentiel aujourd'hui. ll est crucial que les écoles, les parents, les autorités, les mouvements de jeunesse... sensibilisent les jeunes à ces risques et cherchent ensemble un bon équilibre numérique. En effet, plus les jeunes sont résilients par rapport au digital, mieux ils sont protégés contre les risques pour la santé qu’entraînent le smartphone et les réseaux sociaux, tant sur le plan mental que physique.

Les recommandations que nous avions formulées par le passé restent d’application. "En ce qui concerne les smartphones et le gaming, une bonne stratégie de prévention est indispensable, avec les informations nécessaires, une sensibilisation et une attention spécifique aux jeunes particulièrement vulnérables à cette addiction aux jeux", déclare Ann Ceuppens, directrice Représentation & Etudes des Mutualités Libres.