4 jeunes sur 10 hésitent ou ont hésité à se faire vacciner

En marge d'une enquête des Mutualités Libres relative au bien-être mental des jeunes, on apprend que plus de 40 % des jeunes sont - ou ont été - indécis quant à la vaccination. L’enquête a été présentée cet après-midi lors du symposium en ligne "J'avais 20 ans en 2020". Cet événement a été suivi par plus de 350 personnes, dont de nombreux professionnels de la santé...

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En marge d'une enquête des Mutualités Libres relative au bien-être mental des jeunes, on apprend que plus de 40 % des jeunes sont - ou ont été - indécis quant à la vaccination. L’enquête a été présentée cet après-midi lors du symposium en ligne  "J'avais 20 ans en 2020". Cet événement a été suivi par plus de 350 personnes, dont de nombreux professionnels de la santé...  

 « Pendant le confinement, je ne me suis pas sentie très bien et j’ai fait une bêtise » raconte cette étudiante en ouverture du symposium. "J’ai consommé plusieurs médicaments d’un coup et j’ai décidé d’appeler moi-même l’ambulance car je ne savais que faire.". Comme l’explique notre témoin, il ne faut pas avoir peur de consulter un professionnel : "Au final, ce sont ces personnes-là qui vont vraiment vous aider, vous comprendre ou vous écouter sans vous juger.". Ce témoignage poignant met en lumière des situations de souffrance mentale parfois extrêmes. 

Si les demandes de soins n'ont pas "explosé" au tout début de la crise, les premières et  deuxièmes lignes  de soins ont ensuite été rapidement fragilisées. Véronique Delvenne est  chef du service de pédopsychiatrie à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola : "La crise a fait augmenter les urgences pédopsychiatriques de 150 à 200 %: il s'agit de troubles anxieux et dépressifs, de tentatives de suicide..."

Age 

Des études le montrent : plus de la moitié des problèmes psychologiques commencent vers l'âge de 14 ans. Cependant, le passage à la vingtaine constitue aussi un cap important. Le Professeur Ronny Bruffaerts, psychologue - KULeuven, le souligne : "C’est un moment de vie spécifique qui entraîne un manque de constance ou d'instabilité émotionnelle. Les jeunes doivent apprendre la responsabilité, pratiquer, s'autoriser des erreurs, se créer un contexte dans lequel cela est possible.". Pour sa part, Hans Klüge, le directeur de l’OMS Europe, relève, une baisse générale du niveau de bien-être mental déclaré des jeunes : " il faut un effort commun global pour placer la santé mentale au coeur des priorités des politiques publiques".

Ce symposium était aussi l’occasion d’entendre des représentants du secteur associatif et de la jeunesse, ainsi que le ministre fédéral de la santé Frank Vandenbroucke qui s’est exprimé dans un message vidéo : « Le renforcement des soins de santé mentale de première ligne implique que l’on puisse aussi détecter les problèmes dans les écoles, Hautes Ecoles et universités. Pour ce faire, il faut davantage partager l’expertise. Nous devons changer notre approche et utiliser de nouvelles méthodes pour atteindre les jeunes ». Gauthier De Wulf du Forum des Jeunes va dans le même sens : "Dans le milieu scolaire et étudiant, les jeunes sont demandeurs de groupes de parole par exemple. Ces groupes peuvent être animés par des enseignants volontaires et formés.".

Vaccination

41% des jeunes de 16 à 25 ans hésitent ou ont hésité à se faire vacciner. C’est ce qui ressort notamment d’une enquête réalisée début septembre par les Mutualités Libres auprès d’un échantillon de 1000 jeunes belges francophones et néerlandophones. L'hésitation est légèrement plus élevée chez les jeunes ayant déjà été infectés, chez ceux qui résident en région bruxelloise et enfin parmi les non-étudiants. La présomption d’immunité pourrait expliquer, semble-t-il l’indécision de la première catégorie. Xavier Brenez, directeur général des Mutualités Libres conclut: "On ne soulignera jamais assez l’importance de sensibiliser à la vaccination. Cela peut se faire à l’école, dans les établissements du supérieur ou à l’université.".