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Traitement du cancer du sein invasif : la qualité de soins est une priorité absolue.

En Belgique, une femme sur 8 est touchée par un cancer du sein, soit plus de 10.000 femmes par an. La dernière étude du KCE, Centre fédéral d'expertise des soins de santé, met en lumière, les différences très importantes dans les chances de survie en fonction du type de centre où l’on se fait soigner. Dans les lignes qui suivent, les Mutualités Libres réagissent à cette situation choquante.

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L'étude du KCE sur le traitement du cancer du sein invasif dans les cliniques du sein coordinatrices, les cliniques "satellites" et les centres non agréés officiellement comme cliniques du sein, révèle des chiffres interpellants. ll est choquant de constater que les chances de survie varient fortement en fonction du type de centre où la patiente a été traitée.  

  • Le risque de mourir d'un cancer du sein est 30 % plus élevé pour les patientes traitées dans un campus non agréé pour le cancer du sein que pour les patientes traitées dans une clinique du sein coordinatrice. 
  • Ces patientes sont également 12 % plus susceptibles de mourir 5 ans après le diagnostic
  • Près d'une femme belge sur cinq se fait soigner dans une clinique du sein non agréée. 

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes belges. La Belgique est hélas en peloton de tête de l'Union européenne pour ce qui concerne le nombre de cas de cancer du sein (194 pour 100.000 habitants, soit près de 11.000 patientes par an). Une étude récente des Mutualités Libres confirme l'impact considérable de la maladie sur la vie de ces femmes et a montré que le nombre d'incapacités de travail dues au cancer du sein a augmenté de 14 % au cours de la période 2018-2020.  

Réorganiser les soins doit enfin devenir une priorité. L'objectif prioritaire est de concentrer la chirurgie et les consultations oncologiques multidisciplinaires (COM) dans des centres agréés, spécialisés dans la prise en charge oncologique du cancer du sein, qui répondent à tous les critères qualitatifs et et de quantitatifs. Cela peut se faire au sein des 23 réseaux hospitaliers cliniques locorégionaux. Nous espérons que le secteur tirera également les conclusions qui s'imposent de cette étude du KCE. 

Une communication transparente sur la qualité des soins est essentielle. Des plateformes telles que « zorgkwaliteit.be » ou le site web du SPF Santé publique, qui permettent aux patients de comparer la qualité des soins, sont très utiles. Leur existence est sans doute encore trop méconnue. Pourtant, les patients, les médecins généralistes et les prestataires de soins de santé en général devraient savoir clairement quels sont les centres qui bénéficient d'une reconnaissance officielle et ceux qui n'en bénéficient pas. Nous soutenons dès lors la diffusion active des conclusions du rapport du KCE et la référence aux plateformes de comparaison disponibles, par le biais de nos canaux de communication. 

L'intérêt d'une telle étude ne peut être sous-estimée ; elle met également le doigt sur un enjeu supplémentaire : l'importance de disposer de données fiables et valides. Pour rendre cette recherche encore plus rapide et plus efficace à l'avenir, nous devons viser le partage des données électroniques au niveau des campus avec la Fondation Registre du Cancer, et procéder à des audits réguliers des cliniques du sein coordinatrices et de leurs campus affiliés dans le but d'assurer un contrôle permanent de la qualité.