
4 personnes de plus de 75 ans sur 10 semblent utiliser au moins 5 médicaments à long terme. C'est ce que révèlent les chiffres des Mutualités Libres. Ces chiffres montrent également que plusieurs médecins et pharmaciens sont impliqués dans la prescription et la délivrance de médicaments à un même patient. Il s’agit parfois de médicaments non recommandés aux personnes âgées.
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Contexte
L'utilisation efficace et optimale des médicaments est l'une des priorités des Mutualités Libres
La multimorbidité touche plus de 40 % de la population belge de plus de 75 ans. Cette multimorbidité s'accompagne souvent de l'utilisation simultanée de différents médicaments, appelée aussi polymédication (ou polypharmacie).
La polymédication est définie comme l'utilisation chronique de cinq médicaments différents ou plus au cours de la même année civile, voire de dix médicaments différents ou plus au cours de la même année civile.
En Belgique, la prévalence de la polymédication est de 34 % chez les plus de 65 ans. Les chiffres de l'Enquête de Santé montrent également que la prévalence de la polymédication a augmenté de 27,4 % à 34,2 % entre 2013 et 2018.
Certains facteurs de risque clairs de polymédication ont été identifiés. La prévalence de la polymédication est plus élevée dans les groupes sociaux moins privilégiés (mesure réalisée à l’aide du niveau d'éducation, du niveau de revenus ou de la reconnaissance pour l’intervention majorée) par rapport aux groupes davantage privilégiés : elle s’élève à 48 % dans le groupe social le plus bas, contre 35 % dans le groupe social le plus élevé.
Principaux résultats
Prévalence |
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Type médicaments |
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Prescripteurs |
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Suivi des recommandations et outils en matière d’utilisation de médicaments |
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Recommandations principales
- Gérer la polymédication chez les personnes âgées en procédant à une évaluation systématique interprofessionnelle de l’utilisation des médicaments.
- Elaborer une "directive de la polymédication" (informations pratiques concernant l'évaluation, personnes impliquées, base scientifique pour l'évaluation...).
- Impliquer activement le patient (et son entourage) dans les décisions concernant sa médication.
- Partager les données entre les différents prestataires de soins (médecins, pharmaciens, hôpitaux) et encourager la collecte de données.
- Encourager la prescription rationnelle et qualitative.
- Développer des outils faciles à utiliser pour supporter l’implémentation de la prescription adéquate chez les personnes âgées.
- Inclure un cours sur l'utilisation des médicaments chez les personnes âgées dans la formation de base et continue des pharmaciens et des médecins.