La crise sanitaire consécutive à la pandémie de coronavirus a eu un impact considérable sur la société et évidemment encore plus sur le système de santé. La crise a parfaitement démontré que les actions de prévention contre les maladies infectieuses restent cruciales et doivent donc être renforcées. C'est aussi le cas de l'information aux citoyens et de la littératie en santé.
Plusieurs domaines de prévention doivent être renforcés durant une crise sanitaire telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Dans un contexte de maladies contagieuses, il faut sensibiliser le public aux mesures d’hygiène et de prévention. Pour cela, des campagnes de sensibilisation générales doivent être mises en œuvre, elles doivent être simples et accessibles, proactives, et adaptées aux publics les plus fragilisés. Ces campagnes devraient être systématiques dans les écoles. L'école est en effet un lieu important de prévention : il faut développer des actions d'éducation à la santé dès le plus jeune âge. Une sensibilisation régulière doit aussi avoir lieu au sein des centres de soins résidentiels, des entreprises, des commerces, des bâtiments et lieux publics, des clubs et bâtiments sportifs. Certains instruments développés durant la crise sanitaire du Covid-19 peuvent être utilisés de manière durable. L’ensemble des citoyens est concerné par ces campagnes, les messages doivent donc s’adresser aussi aux populations les plus vulnérables en développant des outils adéquats. Des approches locales, impliquant différents acteurs, sont à encourager.
Dans le contexte du Covid-19, il est particulièrement important d’être attentif au suivi des vaccinations prévues aux différents moments de la vie et d’éviter des reports ou un non suivi du schéma vaccinal.
Continuer à sensibiliser le public à propos de la vaccination en général est essentiel : il faut fournir une information compréhensible et sur mesure, afin d’améliorer les taux de vaccination. En plus d'informations fiables mises à disposition du citoyen, il est nécessaire de rester vigilant et proactif vis-à-vis des démarches de désinformation, courantes sur cette question.
En ce qui concerne la vaccination contre la grippe, il convient de tenir compte des nouvelles recommandations du Conseil Supérieur de la Santé dans le contexte du Covid-19. Il est aussi primordial de renforcer la vaccination du personnel de santé.
Pour le Covid-19, la recherche d’un vaccin est en cours. Ici aussi, il sera important d’informer et de sensibiliser le public sur l’utilité, l’efficacité et les effets indésirables potentiels sur base de sources fiables, et tenant compte de l’évolution de la connaissance et de l’information. Différentes enquêtes sondent l’attitude des citoyens par rapport à la vaccination, dans l’optique du développement futur d’un vaccin contre le Covid-19. Il est important de continuer à suivre quelle est la perception et la motivation du grand public vis-à-vis de la vaccination ‘de routine’ et vis-à-vis de la vaccination Covid-19 et de prendre des actions de sensibilisation complémentaires pertinentes.
Les programmes de dépistage systématiques des cancers ont temporairement été interrompus dès l'annonce des mesures strictes de lutte contre la pandémie de Covid-19. Le Registre du Cancer a par exemple enregistré une baisse de près de la moitié des diagnostics de cancer en avril 2020 par rapport à avril 2019. L'institut note qu'une augmentation des diagnostics semble avoir repris à partir de la mi-avril et qu'on peut s'attendre à un mouvement de rattrapage qui entrainera probablement également une certaine charge accrue de travail pour les hôpitaux. Un enseignement à tirer de ce constat est que les programmes de dépistage doivent être poursuivis en cas de prochaine vague.
Les consultations et activités ont désormais repris après la situation aigüe du Covid-19, il faut encourager le grand public à faire le point sur les consultations, sur les bilans médicaux à réaliser et les dépistages à programmer.
Le virus Covid-19 a touché plus fortement les personnes obèses. Ce constat peut être ajouté à la longue liste de risques de santé auxquels sont confrontées les personnes atteintes d’obésité tels que le diabète, les maladies cardiovasculaire,… Plus que jamais, la promotion des habitudes saines est un travail nécessaire et prioritaire. A côté des messages de prudence vis à vis des consommations à risque tel que le tabac et l’alcool, l’accent doit être mis également sur les bonnes habitudes alimentaires et d’activité physique.
La détection précoce des problèmes de santé mentale est cruciale.
Pendant la crise COVID 19, Télé-Accueil a signalé un doublement des appels concernant la solitude, avec un impact clair sur l'épuisement mental et physique. Il est en effet clair que la solitude à long terme ou chronique peut provoquer des plaintes physiques et psychiques.
Il faut donc prévoir un renforcement et un meilleur accès aux solutions de soutien psychosocial. Dans le courant de la crise, deux mesures ont permis d'améliorer l'accessibilité. Le remboursement des consultations à distance a été mis en place (soins psychologiques de 1ère ligne, suivi psychiatrique ou psychothérapeutique). Peu après, le remboursement a été élargi aux moins de 18 ans et aux plus de 65 ans pour les soins psychologiques de 1ère ligne (psychologue ou orthopédagogue clinicien). En septembre, une concertation avec les acteurs de la santé a démarré pour définir comment utiliser les 200 millions supplémentaires accordés par le Parlement fédéral pour les soins de santé mentale.
Dans les soins à domicile, les centres de soins résidentiels, les établissements pour personnes handicapées et les hôpitaux, il faut renforcer le soutien et la formation du personnel soignant et des aidants informels en matière de problèmes de santé mentale. Des mesures régionales de soutien ont été prises, notamment par l’engagement de psychologues supplémentaires.
