Prévention

Quels résultats pour les projets de prévention lancés en 2021 ?

Au printemps dernier, deux projets intermutualistes d’envergure ont été déployés : les "Community Health Workers" sur l'ensemble du pays et les "Agents de prévention", à Bruxelles. Le point commun entre ces 2 projets ? Sensibiliser et accompagner des publics fragilisés. Quelles sont les retombées de ces projets ? Combien de personnes ont-elles déjà bénéficié de ces accompagnements ? Quels étaient les besoins des personnes contactées ?

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Projet de prévention

Les Community Health Workers : lever les barrières

Depuis avril 2021, sur tout le territoire de la Belgique, une cinquantaine de Community Health Workers (CHW) sont déployés sur le terrain auprès de publics  précaires et ayant un accès difficile aux soins de santé. Ces agents sont engagés au sein des mutualités. Ils ont plusieurs missions : orienter au mieux les personnes vers les services de soins et de bien-être, les aider à utiliser les services de santé, et enfin, renforcer leurs connaissances en matière de santé, tout particulièrement en lien avec la crise sanitaire.

Ainsi les interventions ont principalement trait à la Covid-19 et aux soins de première ligne. Le sujet principal de discussion en lien avec la Covid-19 est la vaccination : en délivrant des informations sur la vaccination elle-même mais aussi en renseignant les modalités pour se faire vacciner.
Dans un deuxième temps, les infos délivrées sur les soins de première ligne visent à donner une explication sur ces services en fonction des besoins individuels du participant. Mais aussi parfois, à accompagner la personne dans son contact avec l'administration et dans 1 cas sur 10, à l'accompagner physiquement vers son rendez-vous en soins de première ligne.

A ce stade, 10.815 interventions ont eu lieu dans les trois régions du pays. Trois quarts des contacts ont été des interventions individuelles, et un quart des contacts de groupe. La première tâche de chaque CHW a été d'écouter, de comprendre le  problème et de montrer la voie à suivre, avec un soutien si nécessaire. Le but de la démarche est d'accompagner les personnes et de leur donner les clés pour agir par et pour elles-mêmes.

Le travail des CHW est aussi l'occasion de connaître les raisons qui empêchent certains usagers de s'adresser aux soins de santé de première ligne : l'administratif a été cité comme obstacle dans 73% des cas, ensuite venait la barrière de la langue (51%) et aussi la connaissance limitée du système de santé (54 %). L'ensemble des personnes impliquées dans le projet Community Health Workers a fait une demande pour prolonger l'initiative en 2022.

Agents de prévention : atteindre les publics isolés en région de Bruxelles-Capitale

Le projet intermutualiste "agents de prévention", s’adressait, lui, aux Bruxellois de plus de 65 ans, isolés et bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM). Depuis le mois de mai 2021, une quinzaine d’agents répartis dans les différentes mutuelles ont contacté les personnes de ce groupe-cible par téléphone. Ce contact servait à discuter avec elles de prévention en matière de Covid-19 : ce qu’elles ont compris des gestes barrières, quels sont leurs difficultés ou freins et ensuite réfléchir avec elles à une amélioration de leurs comportements préventifs, y compris en matière de vaccination. Le deuxième objectif de ces coups de fil était de comprendre les besoins en santé et en soutien social et donc, de pouvoir réorienter ces personnes vers les bons services (en mutualité ou autres).

A ce stade, près 11.800 personnes ont été contactées. Il ressort déjà de ces appels que la crise Covid-19 a souvent eu pour effet de réduire leur réseau social et d'augmenter leur isolement. "Ces appels téléphoniques ont reçu un accueil positif de la part des affiliés des mutualités", explique Xavier Brenez. "Ils ont permis de répondre à des questions et à des besoins spécifiques. Des solutions particulières, durables ou structurelles ont pu être discutées et trouvées ensemble avec la personne".

Il apparaît que les demandes d’aide sont souvent liées à une perte d’autonomie. Un quart des personnes contactées estimaient souffrir d'un mauvais accès aux services de soins, principalement à cause de barrières physiques (surdité, difficultés de déplacement,…) mais aussi en raison de freins financiers ou de difficultés liées à la langue ou à la culture. Les contacts individuels permettent également d’aborder d’autres sujets et de répondre à des questions d’ordre social et de droits de la personne comme la reconnaissance d'un handicap et l'accès à une carte de stationnement ou encore la reconnaissance du statut d'aidant proche.

Depuis le mois d’octobre, le projet bruxellois a été réorienté afin de répondre aux nouveaux défis, en particulier celui de la vaccination Covid-19. L’équipe des agents de prévention a été renforcée et le projet prolongé jusque fin 2021. Les agents contactent désormais également un public plus jeune (35-44 ans) afin de répondre à leurs besoins et questions spécifiques (en matière de vaccination ou autres) et de les réorienter vers les aides nécessaires.