Contexte

La vaccination est un moyen efficace de contrôler et même d'éradiquer certaines maladies infectieuses. Selon l'OMS, la vaccination peut sauver de 2 à 3 millions de vies dans le monde chaque année. D'une manière générale, la population a une grande confiance dans l'effet et l'utilité des vaccins. Cependant, la couverture vaccinale, tant en Belgique que dans d'autres pays de l'UE, n'est pas encore optimale. La vaccination protège non seulement un individu, mais également la communauté (immunité de groupe), la décision de ne pas vacciner peut donc avoir un impact négatif à un niveau plus large. Pour la rougeole, par exemple,  une recrudescence des cas été signalée dans l'UE en 2017 (dont certains en Belgique), entraînant la mort de 37 personnes.

En Belgique, la vaccination est principalement organisée par les communautés. Les différences d'organisation et de procédures entre les communautés peuvent conduire à  des différences de taux de couverture vaccinale. En outre, il n’y a actuellement pas d’ enregistrement centralisé de l’ensemble des données vaccinales , il est donc difficile d'obtenir un aperçu du taux de couverture  pour certains vaccins.

Ces données montrent que des informations claires et correctes, une accessibilité aisée et un système d’enregistrement efficace sont des éléments essentiels pour améliorer la couverture vaccinale.

Certains publics spécifiques doivent être pris en compte. Il faut par exemple encore améliorer le taux de vaccination contre la grippe des personnes de plus de 65 ans, qui se situe en-dessous des recommandations de l'OMS.  L’administration des vaccins chez les jeunes enfants dans les délais prévus dans le calendrier vaccinal recommandé est aussi un point d’attention. Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) recommande la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) aux jeunes filles et aux jeunes femmes afin de prévenir le développement du cancer du col de l’utérus. La couverture vaccinale contre le HPV est cependant inégale d'une région à l'autre. Le CSS recommande aussi la  vaccination contre le HPV aux jeunes hommes, compte tenu du rôle des HPV dans d’autres types de cancers. Enfin, il est important de renforcer la vaccination des femmes enceintes  contre la coqueluche et contre la grippe.

Que proposent les Mutualités Libres ?

  • Atteindre un taux de vaccination contre le papillomavirus humain de 90 %, pour les jeunes filles et les jeunes garçons, dans toutes les régions (2025).
  • Atteindre les taux de vaccination contre la grippe suivants : 75 % pour les personnes de plus de 65 ans, 50 % pour les femmes enceintes et 80 % pour les professionnels de la santé (2025).
  • Proposer à chaque femme enceinte de se faire vacciner contre la coqueluche et atteindre 80 % de taux de vaccination pour les professionnels de la santé qui travaillent avec les bébés (2025).
  • Concernant la vaccination infantile, atteindre les taux de vaccination garantissant une immunité collective pour chaque moment de vaccination (première dose et suivantes) et s'assurer que 80 % des enfants de moins de 18 mois reçoivent leur vaccination aux périodes prévues.

Quelles sont les actions prioritaires ?

  • Développer une stratégie cohérente et coordonnée d’information à destination du grand public, avec une attention particulière pour les publics plus fragilisés.
  • Renforcer la formation et la communication envers les professionnels de santé.
  • Mettre en place, dans toutes les régions, un point de contact, d’information et d’orientation pour les professionnels de santé et les citoyens.
  • Elargir la vaccination HPV aux garçons et généraliser le système d’op-out.
  • Permettre l’accès du citoyen et des prestataires de soins aux registres de vaccination en s’assurant que ceux-ci couvrent l’ensemble des données vaccinales.
  • Mettre en place des systèmes de rappels individuels, en collaboration avec les mutualités (SMS, email,…).