En quelques décennies, notre modèle de société a bouleversé l’environnement avec des impacts sur le climat, la qualité de l’air, les forêts, les mers et les cours d’eau. Particules fines, pesticides, perturbateurs endocriniens… Certaines études affirment que les facteurs environnementaux sont à l’origine de 5 à 10 % des cancers. En ce qui concerne la pollution de l’air, on estime que les Belges vivent en moyenne 9 mois de moins en raison de leur exposition aux particules fines. En outre, chaque enfant né dans nos régions serait exposé à plus de cent perturbateurs endocriniens.
Comment agir sur la problématique des perturbateurs endocriniens ?
Ils se trouvent un peu partout : produits de soin, plastiques, produits d’entretien, revêtements de sols, conserves, tickets de caisse, emballages, pesticides, textiles,… Sur les 84.000 produits chimiques disponibles sur le marché, seul 1 % a été testé pour vérifier la présence et les effets des perturbateurs endocriniens. Or, ils ont un impact non négligeable sur la santé. Parmi les effets déjà recensés, on peut citer la baisse de la fertilité et l’augmentation du risque de certaines maladies comme le cancer et le diabète. De plus, il semble que l’exposition à ces produits soit plus nocive si elle se produit à certaines périodes de vie : développement du fœtus, l’enfance ou adolescence.
2020 se présente comme un moment clé pour aborder cette problématique des perturbateurs endocriniens. Avec le Green Deal, l'Europe entend s'attaquer au changement climatique et à la pollution de l'environnement, ce qui inclut également le problème des produits chimiques dangereux, le SPF Santé publique travaille actuellement à l’élaboration d’un plan d'action national sur les perturbateurs endocriniens.
Quelles mesures pour lutter contre la pollution de l'air ?
Chaque année, 400 000 personnes meurent prématurément en Europe des suites de la pollution atmosphérique. En Belgique, l'exposition aux particules serait la cause d'une moyenne de 9 mois de vie en moins. Bruxelles est le lieu de vie et de travail le moins sain : la pollution de l'air y dépasse de 80% la norme de l'OMS. Selon l'OMS, la pollution de l'air chez les adultes entraîne un nombre important de décès prématurés par cardiopathie (24%), bronchopneumopathie chronique obstructive (43%) et cancer du poumon (29%).
Selon Xavier Brenez, directeur général des Mutualités Libres, la qualité de l'air est une priorité pour une ville comme Bruxelles: "Bruxelles doit continuer à travailler sur une politique respectueuse de l'environnement. Une meilleure qualité de l'air est cruciale pour notre santé et la qualité de vie en ville. Davantage de pistes cyclables et plus d'espaces verts en ville motiveront les habitants à faire plus d'exercice."
- Élaborer et mettre en œuvre un plan d'action national sur la base duquel les gouvernements fédéral et régionaux réduiront l'utilisation et l'exposition aux perturbateurs endocriniens d'ici 2024.
- D'ici 2040, réduire de 50% la mortalité prématurée liée à la qualité de l'air.
Perturbateurs endocriniens
- Sensibiliser la population sur les risques que présente une exposition quotidienne et prolongée aux perturbateurs endocriniens avec des messages clairs et compréhensibles.
- Etablir un cadre juridique clair qui se concentre sur la protection de la santé publique, même si toutes les preuves scientifiques ne sont pas encore disponibles.
- Soutenir l’innovation en matière d’écologie et la recherche d’alternatives plus sûres. Actuellement, seul 1 % des substances chimiques sont testées pour leurs effets toxiques.
- Amener la Belgique à jouer un rôle de pionnier en Europe, notamment en collaborant avec des États membres tels que la France, la Suède et le Danemark, qui sont déjà actifs dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens.
Pollution de l'air
- Diminuer la norme pour les particules fines à 10 microgrammes par mètre cube et par an pour l’aligner sur la recommandation de l’OMS. Aujourd’hui, la valeur limite en vigueur dans l’UE est de 25 microgrammes.
- Soutenir et aider les villes et communes à prendre des initiatives pour devenir des “Healthy cities” (p. ex. Copenhague et Stockholm) : quartiers zéro trafic, plus de place aux piétons et et aux cyclistes, espaces verts publics en suffisance et transports publics efficaces.
Vers un cadre complet de l'Union européenne en matière de perturbateurs endocriniens
Endocrine Disrupting Chemicals 2012, Summary for Decision-Makers, OMS